
Livret d'exposition
Juin 2019 / 12 pages / 22 x 28 cm / ISBN : 978-2-36062-237-5
Événement phare de la nouvelle saison culturelle de la Ville de Bordeaux, l’exposition La passion de la liberté. Des Lumières au romantisme investit la galerie des beaux-arts de Bordeaux le temps d’un été. Associant le Musée des arts décoratifs et du design et le Musée des beaux-arts, qui bénéficie d’un partenariat avec le musée du Louvre, l’exposition réunit petits ou grands chefs-d’œuvre des trois musées - dont une quarantaine des collections du musée le plus visité du monde - autour de l’idée de Liberté, des Lumières aux années romantiques.
Une période féconde et tourmentée marquée par un nouvel esprit révolutionnaire et populaire qui inspirera les plus grands – Delacroix, David (Marat Assassiné), Augustin Alexandre Dumont (Le génie de la liberté) – comme les artistes anonymes, auteurs par exemple d’étonnantes assiettes à décor révolutionnaire.
Puis la Lumière s’empare des esprits, avec sa réflexion à la fois politique, scientifique, philosophique, et littéraire : copies de textes fondateurs (Éléments de la philosophie de Newton retranscrits par Voltaire ou l’Émile de Rousseau) globes terrestres, cartes, baromètres, cadrans solaires et autres astrolabes sont autant de formes que prendra la liberté intellectuelle dans ces années.
Le XVIIIe siècle est celui de l’avènement du libéralisme économique, du commerce maritime international, pour le pire - l’esclavage - et le meilleur - l’appétit de découverte. Bordeaux est situé au cœur de cette activité internationale comme le rappelle la célèbre toile de Pierre Lacour, Vue d’une partie du port et des quais de Bordeaux dits des Chartrons et Bacalan, montrant une Garonne chargée de voiles et des quais chargés d’activité. Les produits exotiques importés suscitent une explosion de nouveaux usages sociaux et donc l’invention d’artefacts pour les accompagner. En quelques décennies, les porcelainiers et les orfèvres rivalisent d’imagination pour inventer des récipients adaptés tel le moulin à café en or et en ivoire de Jean Ducrollay pour Mme de Pompadour. Enfin, on redoute de moins en moins les interdits de l’église. À la fin de l’ancien régime, la culture de l’antique est prétexte à de nombreuses scènes sensuelles montrant des femmes dénudées comme le joli Vénus à sa toilette de Natoire ou la tapisserie L’Escarpolette tissée à la manufacture de Beauvais d’après Jean-Baptiste Huet.