ÉPUISÉ
Mai 2018 / 144 pages / 22 X 28 cm / ISBN : 978-2-36062-186-6
La Rochelle, une des premières destinations touristiques de la Nouvelle-Aquitaine, occupe une position particulière dans la géographie et l’histoire de la façade atlantique. Capitale de la Charente-Maritime et principal port de la région, la ville offre, jusque dans son agglomération un territoire diversifié. Son dynamisme culturel, qui s’illustre à travers de nombreuses manifestations, dont certaines d’envergure nationale (les Francofolies ou le Festival du Film), s’inscrit dans un environnement patrimonial, artistique, culturel, mais aussi naturel et sociétal qui mérite à son tour un éclairage particulier et une vraie reconnaissance.
Une échappée en 101 sites et monuments...
La Rochelle est unique. Et La Rochelle est aussi multiple. Au-delà de « l’image d’Épinal » (et pourtant bien réelle), du vieux port encadré par les tours de la Chaîne et Saint-Nicolas – ensemble « pittoresque » s’il en est (ô combien de fois peint, et par les plus grands) qui fait tout naturellement l’objet de la couverture de ce hors-série –, la ville fourmille de merveilles et de curiosités et conserve, bien que modernisée pour le bien-être de ses habitants et des nombreux touristes qui la fréquentent le cachet d’une histoire tumultueuse et passionnante.
Depuis la mer, elle se découvre telle qu’elle dut s’armer, au fil des siècles, afin de se défendre face aux attaques de la marine royale. Porte fortifiée, tour massive, beau donjon cylindrique de la Lanterne, gros cierge en guise de phare : le havre maritime, caparaçonné dans sa ceinture médiévale, offre très certainement une des plus belles entrées de ports qui soit en France.
Puis le cœur de la ville déploie tout un réseau de cours, de rues et de venelles qui n’ont rien perdu de leur caractère originel. Bordées d'arcades voûtées et de maisons anciennes, les voies qui s’échappent comme des traînées d’or offrent une belle suite de porches, formant des galeries couvertes uniques en leur genre, telles les rues Chaudrier, du Minage, la rue des Merciers ou le quartier Saint-Sauveur, avec ses maisons à pans de bois et son clocher du XVe siècle. Sans oublier le pur joyau de La Rochelle, l'hôtel de Ville, victime d’un incendie spectaculaire en 2013 et retrouve, grâce à une restauration tout aussi remarquable, toute sa délicatesse, sa puissance artistique, son éloquence.
La Rochelle est aussi une ville de musées – sans être un instant une ville-musée, tant elle a su, au fil du temps, conserver un urbanisme à « visage humain », les chefs-d’œuvre côtoyant avec harmonie les édifices plus modestes, réalisés avec un savoir-faire équivalent. Il en résulte une succession de styles, de genres, de fonctions, qui organise un des plus captivants et séduisants voyages dans le temps. Nulle monotonie donc, et nulle disparité non plus. Étrange alchimie : du musée du Nouveau-Monde à la cathédrale, du Mail et de la plage de la Concurrence rappelant la « vogue des bains de mer », à l’espace de musiques actuelles La Sirène, des quais port de La Pallice (où ont déambulé Tintin et le capitaine Haddock) au quartier des Minimes, des hôtels particuliers des XVIIe et XVIIIe siècles à l’aquarium et au musée maritime, de la Coursive au phare du bout du monde, La Rochelle ne cesse de surprendre le flâneur, d’attiser sa curiosité, jusque dans les moindres détails. Aux souvenirs d’Eugène Fromentin, William Bouguereau, Georges Simenon, d’Annie Girardot et Lino Ventura tournant Le Bateau d’Émile pour Denys de La Patellière, de Bernard Giraudeau, s’ajoutent, année après année, ceux formulés par les artistes des Francofolies, les invités du festival international du film ou les navigateurs Grand Pavois, car La Rochelle est une ville d’aujourd’hui, contemporaine, qui, loin de se réserver aux beaux jours, vit toute l’année, grâce à une offre culturelle de haute volée.
La Rochelle est multiple, et c’est ce qui fait son unicité.
Xavier Rosan